Pyramides - Romain Benassaya
Critic // 2018 // 533 pages
Aujourd'hui on parle space opéra avec un titre paru chez Critic qui navigue entre Janus d'Alastair Reynolds et Interstellar.
Futur lointain, la Terre a lancé une vague de colonisation sous forme de gigantesques vaisseaux arches embarquant les futurs colon en sommeil cryogénique. Le Stern III est l'un de ces vaisseaux, et a priori il n'atteindra jamais sa destination puisque lorsque les colons se réveillent le vaisseau est échoué au sein d'un artefact labyrinthique aux dimensions titanesque. Coincé dans la structure, les colons vont devoir trouver l'équilibre entre survie immédiate et exploration.
Si l'on a effectivement un peu de "Sense of Wonder" (émerveillement devant l'immensité propre à la SF) dans ce titre, il reste tout de même assez décevant.
Comme dans Janus de Reynolds, on s'attarde ici sur le développement d'une colonie humaine loin de la Terre, perdue et confronté à un inconnue aussi étrange qu'incompréhensible. L'histoire va ainsi se focaliser principalement sur les problèmes sociaux que vont traverser les colons, sur les divergence d'opinions quand à la conduite à tenir, entre partisans de la survie et partisans de l'exploration. Une idée de base qui si elle n'est pas forcément des plus originale se trouve être relativement intéressante. Sur le papier en tout cas.
Le problème, c'est que l'ensemble manque cruellement de nuances dans ce récit "politique", et que les personnages sont relativement caricaturaux dans leurs traits et leurs réactions. Si l'on accepte sans sourciller certaines idées et concept intéressant comme ces insectes génétiquement modifiés pour être ultra adaptable qui vont gagner en sentience au fil du récit, c'est vraiment du côtés des humains que le tout manque de vraisemblance.
Et c'est très dommage puisque la quasi totalité du livre se base sur ces interactions humaines, délaissant l'exploration quasiment jusqu'à la toute fin. Une fin en demi teinte d'ailleurs qui tranche étrangement avec la teneur du roman jusqu'ici, comme si l'auteur avait brusquement décidé de changer de point de vue sur son histoire pour s'attaquer à un récit d'exploration.
Si elle renouvèle un peu l’intérêt pour l'histoire, elle arrive tardivement, et offrant une ultime conclusion lorgnant du côté d'Interstellar qui surprend mais laisse un poil dubitatif.
Le roman, aidé par de court chapitre et une écriture agréable se lit plutôt facilement, il propose tout un amalgame de concept science-fictif déjà vu mais qui synthétisé correctement et porté par des personnages plus réussi aurait pu donner un récit classique mais prenant. Au final il ne reste qu'une impression de déjà vu et un sentiment de déception devant un rendez-vous manqué. On préférera Janus d'Alastair Reynolds qui traite le thème avec bien plus de succès.
15.10.18