Sur la PàL - Février 2024

Star Wars : La Haute République, L'orage Gronde - Cavan Scott

Star Wars : La Haute République, L'orage Gronde - Cavan Scott
Pocket // 2022 (vo 2021) // 560p
Livre lu en service presse

Ça y est, la seconde vague de titre de la Haute République arrive ! Et c'est le roman adulte de Cavan Scott qui ouvre le bal, faisant suite aux intrigues démarrées dans l'excellent La lumière des Jedi. Autant dire que l'impatience était très grande tant j'avais hâte de continuer à découvrir le destin d'Avar Kriss, Elzar Mann, Bell Zetifar et tant d'autres personnages.

Quelques mois ont passés depuis la fin de la lumière des Jedi, un an peut-être, et la République s'apprête ouvrir une grande célébration, la Foire de la République, située sur la planète Valo, aux confins de la Bordure extérieure, afin de montrer à la galaxie toute entière le rayonnement de la République. 

C'est dans ce contexte que nous allons retrouver principalement Elzar Mann, toujours au prise avec les réminiscences de son angoissante vision qui clôturait le précédent livre, Stellan Gios, aperçu trop rarement jusqu'à présent et ami fidèle d'Elzar et d'Avar Kriss, ainsi que Bell Zetifar, le padawan de Loden Greatstorm qui tâche de faire face au vide et à la souffrance laisser par la disparition d'un maître que tout le monde pense mort sauf lui.

Dans l'ombre bien sûr nous retrouverons avec plaisir les machination des Nihil, dont la restructuration bien entamé par Marchion Ro semble poursuivre son cours à coup de plan, de machination, d'alliances et de coups fourrés.

Et bien évidemment Jedi et Nihil vont se percuter violemment autour des événements mis en branle au début du roman, dans le sang, les larmes et la peur !

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Si la Lumière des Jedi commençait à un rythme effréné nous plongeant au cœur de l'action, nous noyant presque sous les informations, le roman de Cavan Scott prend le contre pied en se concentrant pendant toute sa première moitié sur ses personnages. C'est l'occasion d'approfondir les pensées, les traumas, les aspirations et les plans de chacun et c'est très prenant.

Par cette exposition, l'auteur nous humanise un peu plus ses héros Jedi, nous dévoile toujours plus cet ordre qui n'est pas encore enkysté dans un dogme rigide et qui comprends que ces chevaliers sont faillible et humain et que c'est cette humanité qui les rend forts et justes.

Que ce soit Elzar "horny" Mann (oui j'assume ce surnom qui lui va comme un gant ^^), et son art de flirter à la limite de ce qui est toléré, ou Bell et sa détresse émotionnelle jamais niée par ses pairs, c'est bon de voir ces personnages évoluer sous nos yeux.

Les règles de l'ordre ont leur importance, et on le comprend, mais on voit a quel point il y a une souplesse dans leur application qui permet à certains de ne pas s'enfoncer dans leurs erreurs, de pouvoir revenir, même quand ils s'aventurent aux portes du côté obscur, et il n'y a pas ce déni de l'émotion qui semble à ce point gangrener les Jedi dans la prélogie.

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Cavan Scott construit patiemment son intrigue en développant, et en renforçant l'attachement que l'on pourrait avoir pour les personnages, avant de déclencher les hostilités.

Et là, c'est le carnage qui commence. Si l'on est loin de l'ampleur de la destruction provoqué par La Grande Catastrophe, le côté plus terre à terre, proche et resserré des drames qui vont se jouer, rend cette seconde moitié de roman extrêmement tendu. Tout s’enchaîne, le livre se dévore, les plans se mettent en place et certains portent des fruits inattendus.

Et Scott, dans une cruauté absolu, torture son lecteur jusqu'à la toute fin dans une maîtrise de l'ascenseur émotionnel qui confine au sadisme.

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Une autre des réussite de ce roman et qu'on peut d'ailleurs appliquer à l'ensemble des œuvres de la Haute République jusqu'à présent, c'est la diversité des personnages présenté. Diversité de genre, d'ethnie, ou d'orientation sexuelle. Ainsi deux personnage gay sont introduit dans une scène "d'amour au premier regard" adorable et totalement normalisé, tandis que l'on comprend qu'une autre est lesbienne sans ambiguité. 

Au-delà, ce roman adresse l'amour, le sexe comme des sujets normaux faisant parti de la vie et c'est rafraîchissant de voir tout cela traité ainsi dans cet univers star wars qui semble gagner en maturité.

L'orage gronde est un chef d'oeuvre de la littérature Star Wars qui réussi sur tous les points. Il développe avec talents ses personnages et en introduit de nouveaux passionnant (on pensera à l'enigmatique Yorrick notamment). Le roman étoffe son contexte, nous offre des informations sur l'univers, apporte des nuances politiques bienvenues, nous propose de l'action, de l'aventure, de l'émotion et captive son lecteur de la première à la dernière page, balayant les espoirs des lecteurs sans aucune pitié dans un final d'anthologie qui glace le sang.

D'autres avis : Joshiroo, Geek Squadron, Faucon Millenial

 

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