L'alliage de la justice - Brandon Sanderson

Brandon Sanderson - l'Alliage de la Justice
Orbit // 2012 /328p

Enfin, depuis le temps que je voulais m'y remettre, c'est fait, je suis reparti à lire du Sanderson, et je commence par la relecture du premier volet des aventures de Wax et Wayne, avant de poursuivre avec les deux tomes suivant jamais lu. Et 10 ans après ma découverte, c'est un vrai plaisir de retourner dans l'excellent univers de Fils des Brumes.

Plusieurs centaines d'années ont passé depuis les évènements de la première trilogie et nous retrouvons donc de nouveaux personnages dans un monde où nos héros sont devenus mythes, légendes et divinité et où la révolution industrielle fait son chemin, nous offrant avec ce volume une ambiance oscillant entre le western et le steampunk.

C'est dans ce cadre que Waxillium Ladrian, un ancien justicier des Rocailles, noble, allomancien et ferrochimiste va se retrouver à retourner dans la cité d'Elendel, loin du cadre sauvage qui lui est familier, afin de reprendre les rênes de sa maison et d’enquêter sur de mystérieux cambriolages et enlèvements.

L'intrigue de ce nouvel opus est relativement simple et si elle est franchement agréable à suivre, ménageant son lot de surprise et de moment d'anthologie, ce n'est pas le point fort du roman, relativement d'ailleurs et écrit par Sanderson comme une friandise pour se vider l'esprit.

Deux choses fonctionnent à merveille ici. Tout d'abord l'évolution du monde qui donne des perspectives très intéressante. Voir la place des allomancien dans un cadre ressemblant au 19e siècle américain est franchement savoureux, et offre des scènes de gunfight allomantique d'anthologie. C'est épique, ultra badass et extrêmement visuel.

Voir l'évolution social d'un monde de fantasy est très intéressant aussi, même si dans ce volume plutôt limité mais on sent un potentiel qui sera on l'espère exploré plus avant des les volumes suivant.

L'autre gros point fort de ce roman, c'est l'excellente galerie de personnages.

On d'abord Waxillium, notre justicier sans peur qui est l'archétype du cowboy solitaire mais qui grâce au talent de Sanderson ne tombe jamais dans le cliché éculé. Le personnage est riche, complexe et passionnant, et ses double talent, ferrochimiste et allomancien offre de belles possibilité.

Wayne, son adjoint est tout aussi intéressant. Si au premier abord il semble être là en guise ressort comique, il s'avère bien plus profond et intéressant. Et surtout, il permet à Sanderson de nous montrer une fois de plus son talent non négligeable pour l'humour ! (Il faut lire sa série Alcatraz !)

Il y a aussi Marasi, la jeune noble désargenté qui semble timide et effacé mais qui s'avère là aussi bien plus riche et complexe qu'au premier abord, pleine de détermination et d'intelligence.

Le seul reproche qu'on pourrait donc faire à ce tome, ça serait le manque d'ampleur de l'intrigue. On est loin des sommets de tragédie et de grandeur de la première trilogie ici même si l'on sent que de nombreuses pistes sont dévoilés pour le futur. On ne doute pas un seul instant qu'en grand planificateur, Sanderson pose, l'air de rien, des jalons important pour les futurs intrigues. En attendant, ce tome offre un divertissement d'excellente facture, fait évoluer des modes habituellement très statique et introduit des personnages attachant et intriguant et le tout est fait avec sa maîtrise habituelle.

D'autres avis : L'ours inculte, Herbefol, Page à page, Blackwolf


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