Annihilation – Jeff Vandermeer

Annihilation – Jeff Vandermeer
Au diable vauvert // 2016 (vo 2014) // 224p

Bienvenue dans la zone X. Une zone de nature sauvage, un coin de biodiversité un peu special apparu sur un bord de mer il y a maintenant 30 ans et qui s'avance lentement à l'interieur des terre.

Pourquoi ? Comment ? Où exactement ? On ne le sait pas et on ne le saura pas.

Les seuls informations que l'on possède, c'est que depuis 30 ans, une douzaine d’expédition ont pénétrés dans la zone avec plus ou moins de succès. Folie, maladie, mort, c'est un peu le seul destin qui a frappé tout ceux qui se sont aventuré dans ce territoire étrange, hors du temps et hors du monde. Dans cette zone, qui fût habité par le passé et dont ici et là reste quelques vestiges d'humanité, comme ce village en ruine, ou bien ce phare mystérieux. 

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Annihilation est un journal, celui de la Biologiste, une des 4 membres de la douzième expédition avec la Psychologue, l'Anthropologue et la Géomètre. 4 membres d'ailleurs dont on ne connaitra jamais le nom et qui seront toujours désignés par leur fonction.

Ainsi, l'on va découvrir le récit à posteriori de cette expédition par la narration peu fiable de la biologiste. Avec un style assez détaché, parfois très analytique, notamment dans ses descriptions de l'environnement, de la faune, de la flore, de la tour et de ce qui rôde dans ses profondeurs.

Et il y a beaucoup de chose à dire tellement ce lieux étrange est riche, variés, pleins d'espèces de plantes, d'animaux aux comportements dérangeant, et pleins d'autres choses aussi.

L'écriture peut apparaître dans un premier temps assez froide et détaché. Le fait que l'on ne connaisse pas vraiment les protagoniste y est pour beaucoup. Mais en réalité, elle s'avère par moment très onirique, poétique, assez descriptive, se rapprochant à de nombreux moment du roman naturaliste dans sa présentation et sa découverte de tout cet étrange écosystème.

Au fil du récit, la Biologiste va aussi lentement se livrer à nous. Nous dévoiler ses obsessions, son passé, ses raisons très personnelles de se retrouver ici, alternant entre des réflexions sur sa situations présentes et de nombreuses analepses. 

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Mais que cela concerne ses 3 compages, ou bien elle même, les informations nous seront livrées avec parcimonie, avec calcul et peut-être même avec un but précis. Car la Zone influe sur ceux qui y pénètrent et la biologiste comme ses compagnes, n'y échappe pas et elle va... changer.

Si l'on ouvre Annihilation en espérant tout comprendre, tout savoir, découvrir les réponses aux mystères et ne laisser aucune zone d'ombre derrière soi, on risque d'être déçu.

Par contre, si l'on veut voyager au cœur de l'étrange, se laisser transporter en un lieu différent et que l'on accepte de rester relativement ignorant à l'issue de ce passage dans la Zone, cela vaut le détour.
 

Aussi étonnant que cela puisse paraître pour un roman se déroulant dans un environnement à ciel ouvert aussi vaste, c'est un véritable huis clos que nous offre ici Jeff Vandermeer. Un plongée dans la psyché d'un personnage différent, en retrait, une observatrice détachée qui toute sa vie s'est trouvée en décalage.
Il y aussi un petit côté thriller, voir horreur avec la chose qui rôde, une créature qui n'a rien a envier à Lovecraft et qui vient lorgner du côté de l'Indicible tel que l'affectionnait le blaireau de Providence.
L'ensemble fait d'Annihilation un roman plus que réussi.