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Publié par
Elessar
le
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Trop semblable à l'éclair - Ada Palmer
Le Bélial // 2019 (VO 2016) // 672p
Audiolu en SP via Netgalley
Il y a des livres qui font peur, et Trop Semblable à l’Eclair d’Ada Palmer, à pendant un moment fait parti de cette catégorie pour moi. Entre les avis dithyrambique, ceux mitigé mettant l’accent sur la lenteur ou l’érudition excessive de son autrice, j’avais envie de découvrir ce que beaucoup considère comme un futur monument de la SF, mais j’avais peur de passer à côté, de ne pas y arriver, d’être trop con pour saisir les subtilités. D'autant plus que c'est le premier tome d'une tétralogie, du coup si on se lance, c'est pour de bon !
Bon du coup j’ai profité d’un SP de l’audio livre pour essayer et grand bien m’en a fait, car oui, ce livre est brillant. Mais oui, il peut être chiant et à parfois tendance à s’écouter parler.
25e siècle, sur une Terre qui a dépassé les clivages des nations et où la population s’organise désormais par affinité dans ce que l’on appelle des ruches, Mycroft Canner, un Servant, esclave moderne sans aucun droit à la propriété, punition reçu pour ses crimes innommables, va nous narrer une semaine clef de cette société.
Ce moment commence par la rencontre des lecteurices avec un jeune adolescent aux pouvoirs prodigieux permettant de donner vie aux objets inanimés et se poursuit par un vol, celui de la liste des 9 personnes les plus influente, dressé par un journal indépendant, le Black Sakura.
* * *
Bon commençons par évacuer les défauts, ce sera plus vite fait.
Clairement, ce livre est bavard, très bavard, trop bavard je trouve. Son protagoniste principal, Mycroft aime s’écouter parler et cela à du charme, et contribue clairement à l’ambiance du récit. Parfois c’est juste assez pour amuser et captivé, parfois c’est juste sur la ligne entre un le vertige et l’ennui, et parfois cela franchit la ligne.
Il en va de même pour l’érudition de l’autrice. Celle-ci semble vouer un amour profond pour les philosophes de la période des lumières, et cela transpire quasiment à chaque page. Les références sont nombreuse, et parfois c’est trop. Trop de culture étalé, trop de référence, un manque de subtilité qui parfois agace. Je pense à certains passages particulier où même sans posséder les références, celles-ci sautent aux yeux et c’est franchement indigeste.
* * *
Mais au-delà de ces défauts qui peuvent plomber le réçit, et pèse pendant une bonne moitié du livre, Trop semblable à l’éclair possède de grandes qualités.
Tout d’abord son univers riche et fouillé propose des changement de sociétés radicaux qui sont franchement passionnant. Les structures sociales, familiales, étatiques, tout est bouleversé, rebattu et permets des explorations et de nombreux questionnement, que ce soit sur la politique, la morale, le genre, l’éthique, Ada Palmer est très exhaustive.
Si je regrette que beaucoup de personnage soient à mon sens relativement utilitaire et pas assez caractérisés, ce n’est pas le cas de Mycroft notre narrateur. Et si parfois la verve chargée de l’autrice pèse, souvent, Mycroft est très réjouissant. Que ce soit dans sa manière de nous narrer l’histoire, de briser le quatrième mur ou par ses multiples contorsions, manipulations et rétentions d’informations qui égarent le lecteur pour mieux jouer avec.
Il ment par omission, travesti la réalité, lâche ses révélations au compte goutte et le tout avec un ton qui est souvent des plus savoureux.
* * *
Si l’intrigue principale (l’enquête sur le vol de la liste) peut paraitre anecdotique et confuse dans un premier temps, c’est parce qu’elle n’est en apparence qu’un prétexte pour nous faire voyager dans l’univers d’Ada Palmer et nous en dessiner les contours.
Les enjeux sont flous un bon moment mais lorsque ceux-ci commencent à s’éclaircir, lorsque tout commence à se mettre en place, on est soufflé par l’élégance du procédé.
C’est ainsi que cette quasi utopie qu’on nous promet tout au long de la première partie du roman se craquelle doucement, que le vice apparait sous le vernis. Que cette société parfaite qui semble avoir bannis prison, violence et prosélytisme religieux pour une société qui semble plus juste et égalitaire, dévoile son jeux.
Sa violence feutrée, son esclavagisme déguisé, la culture politique des masses proche du néant, son incapacité à adresser réellement le crime, la consanguinité incestueuse de ses cercles de pouvoirs.
Oui, Trop Semblable à l’Eclair est un roman exigeant qui demande concentration et implication, qui a besoin qu’on accepte de se laisser promener un moment, mais si on s’accroche, si accepte la proposition de l’autrice, ses pirouettes et digressions sa parfois lourdeur, la récompense est à la hauteur sous la forme d’un roman d’une richesse phénoménal, tortueux, surprenant et aussi attachant.
D'autres Avis : L’épaule d’orion, Célindanaé, Les chroniques du chroniqueur, Lianne, Blackwolf, Vert, Tigger Lilly, Fourbis et Têtologie, L'Ours Inculte, Laird Bob
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Commentaires
Ah oui je trouve aussi qu'il fait peur !
RépondreSupprimerHaha, je comprends, mais au final j'ai beaucoup aimé :D
SupprimerTu vas lire la suite du coup ?
RépondreSupprimerHo que oui !! J'ai vraiment été conquis par l'univers et l'intrigues à strates ! Les points qui m'ont bloqués, m'ont surtout dérangés sur la première moitié, avant que je sois convaincu ^^
Supprimer"beaucoup de personnage soient à mon sens relativement utilitaire et pas assez caractérisés"
RépondreSupprimerC'est comme ça tout du long (enfin en tout cas c'est encore valable au tome 3), mais si tu le sais ça ne devrait pas de poser de souci ^^
Contente que ça te plaise et que tu poursuives l'aventure en tout cas.
Oui c'est pas un point forcément rédhibitoire pour moi ça, même si j'apprécie en général des personnages plus épais :)
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