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Les Chroniques de la Lune Noire, tome 1 : De Gueules - Jeanne A. Debats & Froideval

Les Chroniques de la Lune Noire, tome 1 : De Gueules - Jeanne A. Debats & Froideval
Editions LEHA // 2021 // 350p
Livre lu en Service Presse

Ha ! Les Chroniques de la Lune Noire, ce nom m'évoque une grosse partie de mon adolescence à zoner des après-midi dans les couloir de la Fnac Montparnasse à Paris pour bouquiner des piles de BD. C'était pas une bibliothèque mais franchement, pour beaucoup de gamins parisien de mon âge, c'était tout comme.

Depuis, j'ai fini par acquérir les 14 premiers tomes pour lesquels je garde une place spéciale. J'ai adoré cette série à l'époque, c'était cool, plein de magie, de dragon, de démon, de meufs dévêtues (yep, j'ai mentionné que j'ai découvert ça vers 11/13 ans ?) et de baston sanglantes et épiques.

Honnêtement, en temps normal, j'aurais à peine levé un sourcil devant l'adaptation de cette série en roman, mais le nom de Jeanne A. Debats associé au projet a plus qu'éveillé ma curiosité.

Dans ce premier roman qui regroupe les 3 premières BDs de la série, on fait la rencontre de Wismerhill, un demi elfe qui vagabonde plus ou moins insouciamment dans la forêt, armé de pied en cape avec Muguet son fidèle destrier. Sa destiné va prendre une autre tournure lorsqu'il fait la rencontre de Pile-ou-Face, un elfe roublard qui va l'entrainer dans une succession d'aventure faites de vol minable, de rapines misérables et de nouvelles rencontre surprenantes tel qu'un demi ogre qui a tout d'Attila, un magicien puissant, l'amour de sa vie, une confrérie religieuse d'extremiste, des bains de sang et autres.

Pendant ce temps, dans l'ombre, rôde la puissance de Lucifer, le démon Pazuzu, l'archimage de la Lune Noire Hazeel Thorn et tout un tas d'intrigue de pouvoir et politique impliquant l'Empire de Lhynn.

C'est ainsi que tout au long des 350p nous allons suivre le chemin plus ou moins initiatique, l'ascension de Wismerhill, de péquenaud perdu à chef de guerre puissant.

*  *  *

Évacuons d'abord les défauts. Oui, Les Chroniques de la Lune Noire ça a 30 passés et ça se sent. Cela se sent dans le classicisme joyeusement bourrin de l'intrigue qui voit un genre d'élu gagner puissance et pouvoir pour accomplir une destiné à peine évoqué mais que l'on devine déjà d'importance.

Cela se sent aussi par une certaine linéarité dans le déroulé des évènements. Nos personnages courent d'aventures en aventures, toutes s'enchaine l'une après l'autre mais sans trop savoir où l'on va.

Ça se sent aussi dans l'univers médieval fantastique classique où l'on retrouve tout un bestiaire fortement éprouvé par les amateurs du genre. Elfes, Nains, Dragons, Orques, Ogre, Magiciens, etc.

*  *  *

Mais malgré tout, ce premier volume est tout de même fort plaisant à lire. Tout d'abord grâce l'écriture qui est très réussie. Les descriptions riches, et immersives, et surtout les dialogues savoureux. L'humour, souvent sous forme d'humour noir et d'une certaine ironie grinçante parcours l’œuvre à chaque instant et ce qui aurait pu parfois sonné comme cliché ou ridicule se retrouve fonctionné à merveille. Les personnages sont bourrins, les ordres religieux extrémistes, mais le second degrés qui entoure l'ensemble donne une joyeuse alchimie.

Les personnages sont un point fort aussi, car si pour certains ils découlent de bon gros cliché de la fantasy épique classique, ou semblent tout droit sorti de Donjons et Dragons, Ils sont aussi totalement décalé, n'ont rien d'héroïque et sont même fortement malhonnête et immoraux en bon anti-héros, mais avec toujours un humour et un décalage qui évite l’écueil du ridicule.

*  *  *

Bon évidemment, puisqu'il s'agit de l'adaptation d'une série que j'affectionne plutôt, je n'ai pas pu m’empêcher de jeter un œil aux BDs en parallèles de ma lecture pour comparer un peu les deux.

Comme je le disait, la BD à plus de 30 ans et quand on la relis maintenant, certaines choses ont du mal à passer. C'était quand-même bien bien sexiste, et là-dessus, on peut saluer le travail d'adaptation (et je le suppute, la bonne influence de Jeanne A. Debats) qui gomme tout ou presque ce qu'il pouvait y avoir de plus malaisant de ce côté là.

Concernant le déroulé de l'histoire et des péripéties par contre, c'est fidèle, très, trop peut-être. On suit à la lettre le déroulé de la BD, de nombreuses bulles (de descriptions ou de dialogues se retrouvant au mot près dans les romans. Et en fait, c'est... dommage je trouve. C'était l'occasion de mettre un vrai gros coup de polish sur la série, de la moderniser, de la structurer un peu plus et de dégager un fil rouge plus évident.

Quoi qu'il en soit, j'ai passé un très bon moment devant ce premier tome que j'ai d'ailleurs dévoré en 4 jours. Ce premier tome des chroniques de la Lune Noire propose un univers qui repose sur un certain classicisme mais qui s'avère riche et complet, avec un style littéraire agréable et foisonnant, et un humour grinçant qui joue sur l'ironie avec délice. Et l'ensemble est porté par un ensemble de personnages hétéroclites et totalement foutraque qui alterne entre les crimes totalement immoraux et le brigandages le plus éhonté mais pour lesquels on développe un bel attachement et une certaine tendresse.

Bref, De Gueules c'est épique, fun et diablement divertissant !

Commentaires

  1. C'est marrant car j'ai lu beaucoup de bd quand j'étais gamine mais soit pas celle-là, soit pas assez pour que j'en ai un souvenir. Bref, cette novélisation ne m'intéresse pas du tout même si en effet y voir Jeanne A Debats est intriguant. Dans tous les cas ça a l'air d'être suffisamment de qualité pour y prendre du plaisir alors c'est tout ce qui compte. Tu liras la suite ?

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