Sur la PàL - Mars 2024

Star Wars, Escadron Alphabet, tome 3 : Le Prix de la victoire - Alexander Freed

Le Prix de la victoire - Alexander Freed
Pocket // 2022 (vo 2021) // 672p
Livre lu en service presse

Ça y est, le 3e tome de la trilogie de l’escadron Alphabet est sorti en VF et aussitôt reçu, aussitôt dévoré. Il faut dire qu’Alexander Freed nous avait gâté jusqu’à présent avec 2 premiers tomes de très grande qualité, et trève de suspens, il achève son oeuvre à la perfection, allant aussi loin que possible, abordant tout ce que j’espérais et plus encore.

Ce 3eme volume démarre là où s’est terminé le précédent, Yrica, à rejoint ses anciens compagnons de l’escadre de l’ombre et sert de nouveau sous les ordres de son mentor, le détestable Soran Keize (oui je ne l’aime pas du tout).
Côté escadron Alphabet, par la force des choses, Wyl Lark à prix la tête des escadrons qui ont survécut à Troithe, Nath est à la tête des bombardiers et Chase et Kairos volent avec.

Les révélations sur la participation active d’Yrica au génocide de Nacronis ont laissé des traces chez tout les membres d’Alphabet et son apparent décès laisse place à des émotions très contradictoires chez ses compagnons. Colère, déception, incrédulité.

Mais pas le temps de se reposer puisque la 204e est toujours en activité et qu’elle semble bien décidée à allonger une liste déjà considérable de crimes de guerre.

*  *  *

Avec Le Prix de la Victoire, Alexander Freed offre donc la conclusion tant attendue à cet escadron hétéroclite, et il le fait de la plus belle des manière.
Si déjà dans les premiers volumes il s’attardait à nous dépeindre avec justesse les affres de la guerre et leurs séquelles sur l’esprit de ceux qui se battent, il continue sur cette lancée poussant encore l’exploration des traumas de nos personnages.
Il y a souvent du désespoir qui transpire des pages et on mesure pleinement l’impact des années de combats et des actes commis sur la psyché de nos héros.
Et si toutes et tous sont marqué.e.s, chacun.e affronte tout cela de manière différente.
Nos personnages sont toujours aussi variés et on notera d’ailleurs avec grand plaisir qu’en plus des pilotes d’Alphabet et de l'ignoble Soran Keize, Freed donne une place de plus grande importance à Hera dans ce volume pour notre plus grand plaisir.

Et comme pour les autres, on l'a verra se battre, avancer, douter, continuer, avec ciomme horizon la fin des combats.

*  *  *

Si l'auteur est talentueux pour ce qui est de construire ses personnages, la traque de l'escadre de l'ombre donne aussi lieu à des moments épiques où l'action prend le dessus. J'ai cru comprendre qu'on pouvait lui reprocher une certaine tendance à tirer à la ligne pour les dogfights, pour ma part je suis conquis par son style qui instille ce qu'il faut de tension. On est avec nos pilotes, on souffre avec eux, on ressent la fatigue qui s'installe, les tensions du corps, la peur.

Mais si j’ai adoré ce volume final c’est notamment pour son questionnement qui va jusqu’au bout, qui aborde toutes les problématique lié à l’après guerre, aux crimes commis, aux excuses que certains se trouvent, aux traumatisme des survivants, et aussi à la manière dont la perpétration de crimes de guerre marque au fer celles et ceux qui les subissent mais aussi qui les commettent. Freed nous livre ainsi un propos réfléchit et nuancé, mais évitant l'écueil de la zone grise ambiguë et sans compromission morale.

C'est quelque chose que j'ai particulièrement apprécié notamment avec le personnage de Soran Keize. Un officier loyal, qui pense à ses hommes avant tout, une loyauté qu'on peut trouver louable mais qui cache un aveuglement forcené et montre la balance morale détraqué de cet homme qui n'est qu'un criminel de guerre qui s'enfonce dans une fuite en avant sans fin.

Au travers de ce personnages et de tant d'autres, Freed adresse la problématique du génocide, appels les crimes par leur nom sans jamais détourner le regard et offre une réponse qui se tient éthiquement et narrativement.
 
En cela, Le Prix de la Victoire est un roman politique qui puise avec finesse dans notre histoire et s’appuie dessus pour nous offrir matière à réflexions.
 
Ce roman est le dernier tome d’une trilogie et à ce titre il a la difficile tâche d’offrir une conclusion à toutes les intrigues et à tous les personnages, et là aussi l’auteur réussi parfaitement.
Il nous offre une fin qui peut sembler douce amer, à la mesure de toute la trilogie mais qui laisse aux lecteurs la place à l’espoir et qui s’avère très satisfaisante à tout point de vue.

Alexander Freed à réussi à nous proposer avec le Prix de la Victoire un roman d'exception qui conclut avec brio sa trilogie. Riche en reflexions, mature et touchante, sa trilogie de l'Escadron Alphabet restera comme l'une des œuvres les plus aboutie du canon à ce jour.

Commentaires