Star Wars, La Haute République : Horizon funèbre - Daniel José Older


Star Wars, La Haute République : Horizon funèbre - Daniel José Older

Pocket // 2022 // 470p

Après l'épique et destructeur La Chute de l'étoile, on continue d'explorer la 3e vague de titre de cette phase 1 de la Haute République avec le roman young adult de Daniel José Older. Un auteur qui à en charge l'excellente série de comics jeunesse High Republic Adventures (HRA) et qui a écrit le très bon roman jeunesse La Tour des trompes la mort. Et comme sur ces précédentes œuvres, l'auteur nous livre un excellent travail, probablement l'un des meilleur de la série jusqu'à présent.

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Petit retour en arrière, puisque ce récit démarre avant les évènements de La Chute de l'étoile. Au centre du roman nous allons retrouver Ram, Zeen, Lula, Reath, Comahc et Kantam Sy, bien que ces deux derniers soient plus en retrait et laisse la part belle aux personnages plus jeunes. 

L'intrigue est simple, presque minimaliste, d'un côté nous avons la traque de Krix, ancien ami de Zeen rencontré dans les comics HRA passé chez les Nihil, et de l'autre l'annonce d'une probable présence Nihil sur un important monde du noyau, Corellia.

Le fil principal, le plus exploité ici sera celui de Corellia, l'occasion pour tout nos padawan de se retrouver en autonomie pour une mission d'envergure qui va les impliquer dans la politique corellienne et les mettre en contact avec Crash, jeune fille énergique de 17 ans qui dirige une société de protection hérité de sa mère et qui se retrouve prise au milieu d'un conflit politique et de la présence nihil.

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S'il y a une chose que la Haute République réussi parfaitement depuis le début, c'est travail d'équilibriste compliqué entre l'iconisation et l'humanité des Jedi. Ceux-ci sont vaillant, héroïque, des parangons de vertus et de justice, mais ils sont aussi des être de chairs, de sang et de sentiments. Il connaissent la joie, la peur, l'amour, la tristesse. Des sentiments que la prélogie nous a appris à redouter quand ils s'appliquent aux Jedi.

On le voit depuis le début de cette saga, le détachement est toujours une valeurs recherchée par l'ordre, mais loin d'être élevé en dogme comme cela semble être le cas plus tard, cela apparaît plus comme une recherche, un cheminement, un idéal à atteindre mais pas au détriment de son être.

Ici encore c'est un propos central. Que ce soit avec Cohmac, et la peur qu'il ressent face à ce qu'il perçoit des évènement du flambeau, le passé de maître Kantam et son temps en dehors de l'ordre dans sa jeunesse jusqu'à comprendre et trouver sa voie, le vide qui étreint Ram depuis Valo, ou bien le tourbillon d'émotions contradictoires qui traverse Zeen et Lula, leurs sentiments qui croissent, l'angoisse de ne pouvoir les vivre, de se mettre en travers du chemin de l'autre malgré l'amour.

Nos jeunes padawan (et même certains maîtres) vivent tout intensément, et loin d’enterrer et de fuir ces émotions, ils doivent les accepter, les vivre pleinement pour ne pas les laisser diriger leur vie et leurs choix.

Le renoncement n'est pas où l'on croit, il n'est pas dans le cœur, pas dans le ressentit.

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Si le roman se concentre énormément sur les voyages intérieur de tout nos personnages, il s'attarde ainsi énormément sur leur développement, personnel et interpersonnel. C'est ainsi que l'amitié entre Reath et Ram fleurit, offrant un duo attachant drôle et inspirant. 

Les relations paternelles, par le truchement de Cohmac et Reath ou bien Kantam et yoda lors de flashback des plus appréciables sont aussi exploré par Older. Il nous montre l'importance du lien entre un maitre et son padawan, les différentes manière dont celui-ci se crée, la force de ce lien pour un padawan mais aussi l'impact que celui-ci peut avoir sur le maître dans des scènes touchantes voir déchirantes même.

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Le roman, en mettant l'accent principalement sur le développement des personnages propose du coup une intrigue qui avance à petit pas. Il en résulte un roman lent mais sans lenteur. On prend plaisir à avancer avec nos jedis et leurs amis, à cheminer à leurs côté, à les voir grandir, se découvrir et progresser.

Mais si le récit d'Older prend son temps, c'est pour mieux nous propulser ensuite dans un long final d'une grande intensité. Tout au long du roman il nous aura profondément impliqué dans la vie des ses héro.ïne.s, et lorsque tout se mets en place et explose dans une débauche maitrisé d'action, on est tétanisé, on tremble pour toustes et on dévore avec avidité un dernier tiers ravageurs.

Si l'on est dans un tout autre registre que La Chute de l'étoile, le roman n'a pas à rougir en terme de moment épique et de dramaturgie. Le final est peut-être moins grandiose, mais il se termine sur une note douce amère qui sert le cœur. Certains choix s'impose, semblent évident mais n'en sont pas moins douloureux.

Un dernier point, et pas des moindre, on notera avec plaisir que ce roman est l’œuvre la plus queer de tout l'univers Star Wars. On y croise des personnages non binaire, lesbien, bi, et au premier plan ! C'est intégré au récit comme cela l'est à l'univers et BORDEL, ça fait du bien !!
Un pas de plus vers plus de représentation LGBTQIA+ dans cette univers.

Horizon funèbre est un roman qui touche, un roman qui emporte, qui fait voyager, qui nous donne l'impression de s'intégrer à cet univers. Daniel José Older explore comme jamais la psyché des jedi, leurs failles, leurs force, tout ce qui les rends si bons à nos yeux, il les rends humains et nous offre avec eux l'un des meilleurs roman de la Haute République.

On passe un merveilleux moment avec ce casting, on rit, on tremble, on pleure, on découvre un peu plus de cette période fabuleuse, on est happé dans un lent crescendo qui monte en intensité jusqu'à un superbe climax maîtrisé du début à la fin !

 

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