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Publié par
Elessar
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Wilder Girls - Rory Power
Robert Laffont (Collection R) // 2020(2019VO) // 440p
Depuis 18 mois, le pensionnant pour fille de l'île de Raxter est en quarantaine totale à cause de la Tox.
Après avoir tué les profs, la Tox s'est attaqué aux élèves, causant des souffrance terrible ainsi que d'étrange stigmates et mutation chez celles qui ont survécu. Pour une cela va être des plaie purulentes permanente dans la bouche, pour une autre c'est une deuxième colonne vertébrable, des os blanc décharnés qui vont saillir de son dos. Il va aussi y avoir cette jeune fille dont la main s'est mué en acier tranchant et cette autre qui sent un deuxième pouls battre à côté du sien. Et puis il y a les crises, qui reviennent à intervales réguliers, les laissant toujours plus marqués, toujours plus affaiblie jusqu'à une mort douloureuse qui semble inévitable.
Il y a aussi le danger qui vient de l'île elle même, que ce soit par les plantes étrangement mutées, ces arbres trop haut, trop serrés, leurs racines qui avancent trop loin, qui semblent presque chercher quelque chose, ou bien les animaux. Eux aussi ont changé, difforme, disproportionnés, perverti par la Tox, rendu plus agressif, plus mortel. De nombreuses filles en ont fait les frais d'ailleurs.
A cela s'ajoute la faim, les restrictions, car le ravitaillement est maigre, et puis le sentiment d'abandon, la peur et l'incompréhension.
Une incompréhension qui s'empare du lecteur dès les premières pages d'un récit dont l'ambiance étrange happe pour ne jamais relâcher.
Les questions sont nombreuses. Qu'est-ce que la Tox, pourquoi des jeunes filles de 16 ans sont abandonnées, quasi livrées à elle même sans adulte à l'exception de l'effrayante et autoritaire Mademoiselle Welsh et de l'evanescente lointaine directrice. Pourquoi y a-t-il si peu de ravitaillement ? Que font leurs parents ? Pourquoi seul l'armée semble s'intéresser vaguement à leur situation désespérée.
Wilder Girls est un roman à l'atmosphère pesante, oppressante, glauque et parfois écoeurante. Rory Power y distille une horreur de situation et d'ambiance mais ce qui se fait parfois très tangible, organique, sanglante et sans concession.
Mais Wilder Girls n'est pas uniquement un roman d'ambiance car on peut aussi compter sur un trio de personnages principaux bien campé, subtile et tangible.
Hetty, Byatt et Reese sont ensemble dans cette galère, elles se soutiennent et ont chacune à leur manière des traumas, des questionnements, des choses à régler. L'autrice présente ainsi une amitié forte, pleine d'amour et de respect entre ses jeunes filles sans tomber à aucun moment une relation malsaine où la jalousie, l'envie s'immiscerait comme cela est souvent le cas dans certaines représentation. Entre ces 3 là, il y a une vrai sororité, une fidélité qui arrive à passer au-delà des douleurs et des colères.
C'est d'ailleurs quelque chose qui fait plaisir à voir globalement dans ce livre, une vrai sororité, une solidarité qui se crée. Bien sûr il y a des inimités, bien sûr des actes d'égoïsmes vont avoir lieu et avec des conséquences parfois dramatiques, mais malgré tout ça, il y a surtout de l'entraide.
En plus d'amitiés féminine forte, Rory Power nous propose avec Wilder Girls une très belle représentation queer avec deux héroïnes lesbienne. Si la romance naissante va s'avérer marquante et importante pour les deux personnages, comme une résolution d'une possibilité en suspens depuis trop longtemps, c'est un point qui reste anecdotique dans le sens où il ne prend pas le pas sur le reste. L'amitié reste l'un des moteur principaux de nos personnages. C'est ainsi fortement agréable de voir de la représentation lesbienne normalisé. Ces deux jeunes filles sont lesbienne, et a un moment, elle vont s'aimer, mais elles ont leur propres motivation en dehors de cette caractéristique et une éventuelle homophobie ne sera pas abordé. Mais attention, il ne s'agit pas de négation et d'utilisation de cette représentation en token, mais bien de normaliser leur homosexualité et d'en faire un point de l'histoire comme un autre.
Mais alors est-ce que Wilder Girls à des défauts ?
Non.
Voilà.
Suivant.
Bon ok, éventuellement, on pourrait reprocher au livre de ne pas apporter suffisamment de réponse, ainsi qu'une fin trop heureuse. Mais je me garderais bien de faire ces reproches. Oui, tout ne sera pas éclairci, mais partant du principe que tout le roman nous offre une perspective adolescente, il n'est pas gênant que comme nos héroïnes, la vision d'ensemble nous échappe. Mais il est parfois plus dommageable d'apporter des réponses décevante que de rester dans un flou salutaire.
Concernant la toute fin, ce serait un reproche trop facile. Nos héroïnes en bavent, et Rory Power ne fait aucune concession sur la violence et l'horreur que subissent les pensionnaires de Raxter. C'est sanglant et crade de bout en bout, parfois désespéré, mais il est agréable de voir au bout une lueur d'espoir même si la dernière page se ferme sur une incertitude.
Wilder Girls est un excellent roman d'horreur féministe qui met en scène des personnages riches et divers. Il pose une ambiance sombre, oppressante et nous pousse à l’écœurement à plus d'un moment. L'intrigue distille avec soin mystère et angoisse ce qui en fait un véritable page turner (ou accrolivre selon l'académie française ^^) !
Robert Laffont (Collection R) // 2020(2019VO) // 440p
Depuis 18 mois, le pensionnant pour fille de l'île de Raxter est en quarantaine totale à cause de la Tox.
Après avoir tué les profs, la Tox s'est attaqué aux élèves, causant des souffrance terrible ainsi que d'étrange stigmates et mutation chez celles qui ont survécu. Pour une cela va être des plaie purulentes permanente dans la bouche, pour une autre c'est une deuxième colonne vertébrable, des os blanc décharnés qui vont saillir de son dos. Il va aussi y avoir cette jeune fille dont la main s'est mué en acier tranchant et cette autre qui sent un deuxième pouls battre à côté du sien. Et puis il y a les crises, qui reviennent à intervales réguliers, les laissant toujours plus marqués, toujours plus affaiblie jusqu'à une mort douloureuse qui semble inévitable.
Il y a aussi le danger qui vient de l'île elle même, que ce soit par les plantes étrangement mutées, ces arbres trop haut, trop serrés, leurs racines qui avancent trop loin, qui semblent presque chercher quelque chose, ou bien les animaux. Eux aussi ont changé, difforme, disproportionnés, perverti par la Tox, rendu plus agressif, plus mortel. De nombreuses filles en ont fait les frais d'ailleurs.
A cela s'ajoute la faim, les restrictions, car le ravitaillement est maigre, et puis le sentiment d'abandon, la peur et l'incompréhension.
Une incompréhension qui s'empare du lecteur dès les premières pages d'un récit dont l'ambiance étrange happe pour ne jamais relâcher.
Les questions sont nombreuses. Qu'est-ce que la Tox, pourquoi des jeunes filles de 16 ans sont abandonnées, quasi livrées à elle même sans adulte à l'exception de l'effrayante et autoritaire Mademoiselle Welsh et de l'evanescente lointaine directrice. Pourquoi y a-t-il si peu de ravitaillement ? Que font leurs parents ? Pourquoi seul l'armée semble s'intéresser vaguement à leur situation désespérée.
Wilder Girls est un roman à l'atmosphère pesante, oppressante, glauque et parfois écoeurante. Rory Power y distille une horreur de situation et d'ambiance mais ce qui se fait parfois très tangible, organique, sanglante et sans concession.
Mais Wilder Girls n'est pas uniquement un roman d'ambiance car on peut aussi compter sur un trio de personnages principaux bien campé, subtile et tangible.
Hetty, Byatt et Reese sont ensemble dans cette galère, elles se soutiennent et ont chacune à leur manière des traumas, des questionnements, des choses à régler. L'autrice présente ainsi une amitié forte, pleine d'amour et de respect entre ses jeunes filles sans tomber à aucun moment une relation malsaine où la jalousie, l'envie s'immiscerait comme cela est souvent le cas dans certaines représentation. Entre ces 3 là, il y a une vrai sororité, une fidélité qui arrive à passer au-delà des douleurs et des colères.
C'est d'ailleurs quelque chose qui fait plaisir à voir globalement dans ce livre, une vrai sororité, une solidarité qui se crée. Bien sûr il y a des inimités, bien sûr des actes d'égoïsmes vont avoir lieu et avec des conséquences parfois dramatiques, mais malgré tout ça, il y a surtout de l'entraide.
En plus d'amitiés féminine forte, Rory Power nous propose avec Wilder Girls une très belle représentation queer avec deux héroïnes lesbienne. Si la romance naissante va s'avérer marquante et importante pour les deux personnages, comme une résolution d'une possibilité en suspens depuis trop longtemps, c'est un point qui reste anecdotique dans le sens où il ne prend pas le pas sur le reste. L'amitié reste l'un des moteur principaux de nos personnages. C'est ainsi fortement agréable de voir de la représentation lesbienne normalisé. Ces deux jeunes filles sont lesbienne, et a un moment, elle vont s'aimer, mais elles ont leur propres motivation en dehors de cette caractéristique et une éventuelle homophobie ne sera pas abordé. Mais attention, il ne s'agit pas de négation et d'utilisation de cette représentation en token, mais bien de normaliser leur homosexualité et d'en faire un point de l'histoire comme un autre.
Mais alors est-ce que Wilder Girls à des défauts ?
Non.
Voilà.
Suivant.
Bon ok, éventuellement, on pourrait reprocher au livre de ne pas apporter suffisamment de réponse, ainsi qu'une fin trop heureuse. Mais je me garderais bien de faire ces reproches. Oui, tout ne sera pas éclairci, mais partant du principe que tout le roman nous offre une perspective adolescente, il n'est pas gênant que comme nos héroïnes, la vision d'ensemble nous échappe. Mais il est parfois plus dommageable d'apporter des réponses décevante que de rester dans un flou salutaire.
Concernant la toute fin, ce serait un reproche trop facile. Nos héroïnes en bavent, et Rory Power ne fait aucune concession sur la violence et l'horreur que subissent les pensionnaires de Raxter. C'est sanglant et crade de bout en bout, parfois désespéré, mais il est agréable de voir au bout une lueur d'espoir même si la dernière page se ferme sur une incertitude.
Wilder Girls est un excellent roman d'horreur féministe qui met en scène des personnages riches et divers. Il pose une ambiance sombre, oppressante et nous pousse à l’écœurement à plus d'un moment. L'intrigue distille avec soin mystère et angoisse ce qui en fait un véritable page turner (ou accrolivre selon l'académie française ^^) !
Commentaires
Intéressant, ça a l'air de bonne qualité, mais...... collection R -> young adult, je passe. Too many books...
RépondreSupprimerBah justement je l'ai pas évoqué mais je suis partagé.
SupprimerLes héroïnes sont adolescentes et en plus c'est une autrice du coup c'est facilement balancé en YA mais honnêtement je serais pas si catégorique